Charles Salles (1740-1812) a été membre de la Loge Saint Jean d'Ecosse appelée aussi Mère-Loge Ecossaise de France de Marseille à l'Orient.
On trouve le commentaire suivant dans :
Histoire d'une ville, MARSEILLE -
Sous la direction de Régis Bertrand -
SCEREN (CNDP-CRDP), 2014
pp121-122 (Régis Bertrand et Gilbert Buti)
"Les loges maçonniques, d'origine britannique, apparaissent à Marseille au début de la décennie 1740. Elles se répandent ensuite dans les villes provençales. Certaine se rallieront au Grand Orient de France lorsqu'il sera fondé en 1772. Parmi celles qui refusèrent de lui faire allégeance, la Mère Loge de Saint-Jean d'Ecosse à l'Orient de Marseille, constituée en 1751, fut "l'une des plus brillantes loges européennes du XVIII° siècle" (P.-Y. Beaurepaire). Avec le réseau de ses filles, elle rayonna à travers les grands centres commerciaux de la Méditérranée (Gênes, Palerme, Malte, Constantinople, Salonique, Smyrne), dans de grands villes françaises et aux Antilles (Cap-français, Saint-Pierre-Martinique), recrutant les plus puissants négociants français (comme Jacques Seymandi) et étrangers, en particulier protestants, mais sans exclusive. Reconstituée après la Révolution, elle "entrera en sommeil" (disparaîtra) en 1815."
Les auteurs de ce commentaire font référence au très intéressant article de Pierre-Yves Beaurepaire :
"Saint-Jean d’Ecosse de Marseille -
Une puissance Maçonnique méditerranéenne aux
ambitions Européennes"
Revue Cahiers de la Méditerranée N°72-2006 - p. 61-95
En voici le résumé :
Au XVIIIe siècle, la loge du grand négoce marseillais, Saint-Jean d’Ecosse, rayonne sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Elle crée de nombreuses loges filles jusque dans les Iles, accompagnant le développement du « Port mondial » selon l’expression de Charles Carrière. Ses réseaux de correspondance permettent une extraordinaire couverture de l’espace méditerranéen. Elle nourrit des ambitions européennes et n’hésite pas à entrer en conflit avec la Grande Loge de France puis avec le Grand Orient pour affirmer son indépendance.
L’année maçonnique a la même longueur que l’année grégorienne, mais elle débute le 1er mars comme l’année julienne encore en vigueur à l'époque de la rédaction des Constitutions d'Anderson. Elle prend le millésime de l’année grégorienne en cours, augmenté de 4000 ; les mois ne sont désignés que par leur numéro ordinal.
Ce document est un "Bref" daté du 3 avril 1806, c'est un duplicata de l'admission de Charles Salles au sixième grade de la maçonnerie ; cette admission avait eu lieu le 20 mars 1788 (vingtième jour du premier mois, l'an 5788).
"Nous l'avons reçu, admis et constitué, dès à présent et pour toujours, Chev 
P de l'Aigle et du Pélican"
Il y avait d'abord sept grades : apprenti, compagnon, maître, maître parfait, maître élu, écossais et chevalier d’Orient. En 1801 un huitième grade est apparu, celui de Rose Croix.
Document sur parchemin portant un sceau avec deux rubans (rouge et noir).
Document daté du 2 Janvier 1808 rédigé par de la Loge de Calais.
Il confère à Charles Salles le titre de Membre honoraire (document peu lisible).
"Certifions que nous avons unanimement conféré le Titre de Membre honoraire de ce R
atel avec tous les droits et prérogatives y attachés, au T R F Chles Salles Vble en exercice de la T R Mère-Loge écossaise de France à l'O de Marseille".
Document sur parchemin portant 2 sceaux avec 2 rubans (rouge et bleu)
Lettre du 3ème jour du 9ème mois de l'année 5806
(soit le 3 Novembre 1806)
adressée par le Vénérable de la Loge de Salon au Vénérable de la Mère-Loge Ecossaise à l'Orient de Marseille pour le remercier de l'envoi d'une planche à tracer et lui accuser réception du mot de passe.
Lettre du 12ème jour du 10ème mois 5807
(soit le 12 décembre 1807)
adressée à Charles Salles par le vénérable de la Loge de St Louis des Amis réunis à l'Orient de Calais.
L'expéditeur demande à Charles Salles de se renseigner, par l'intermédiaire de la Loge de Fréjus, et avec beaucoup de discrétion, sur un habitant de Fréjus qui a demandé la main de sa fille unique.
Lettre du 2ème jour du 11ème mois 5807
(soit le 2 janvier 1808)
adressée à Charles Salles par les membres de la loge de St Louis des Amis réunis à l'Orient de Calais.
Cette lettre informe Charles Salles que les membres de la Loge de Calais lui ont décerné le titre de Membre honoraire (Cf. ci dessus)