13 Août 1846 - Lettre d'Anaïs Bousquet à sa cousine Constance Salles 

Résumé :
De Fontaines, lettre d'Anaïs Bousquet (femme d'Achille) à sa cousine Constance Salles.
Décès de la petite Albane du choléra.


Fontaines, 13 août 1846

C’est moi encore ma bonne cousine qui prend la plume aujourd’hui ; mais c’est pour vous annoncer une triste et douloureuse peine, qui a brisé tout nos cœurs. Notre charmante et trop aimée petite Albane, nous a été enlevée en 8 heures, et par le Choléra Sporadique, affreuse maladie qui ne laisse même pas le temps de recourir aux secours de la médecine et qui fait bien des ravages sur les enfants et même sur les grands tout autour de nous, par ces atroces chaleurs.

Cette chère petite était notre joie, notre espérance, notre bonheur. Achille et moi en étions fous, c’était notre droit à titre de grands pères, de plus elle était ma filleule, puis, si douce, si bien portante, si gaie, si fraîche que rien ne devait nous faire pressentir de prés ou de loin, un semblable malheur.

Ma pauvre fille a soutenu sa peine avec bien du courage et n’a pas voulu se séparer de la pauvre enfant qu’à l’instant même où on l’a porté à l’Eglise. Après sa mort elle est redevenue aussi belle qu’avant sa maladie, et sa figure d’ange, si caractérisée toujours, a repris toute sa pureté.

Mon pauvre gendre est bien désolé, mon fils, mon mari, nous tous, éprouvons tous un vide, que je n’aurai pas supposé d’un enfant si jeune. C’est Madame Brunet (Clavière), qui a reçu son dernier soupir, car nos cousins Clavière, étaient avec nous depuis 15 jours.

Veuillez chère amie, offrir nos tendres et bien tristes respects à votre bon père, nos amitiés sincères à vos sœurs et frère, en faisant part spécialement en notre nom à Charles et à Adèle. J’espère que leur jeune famille est en bien bonne santé, l’approche des vacances va vous réjouir tous.

Adieu bonne cousine, je vous embrasse bien affectueusement et suis pour la vie votre cousine bien dévouée.

Anaïs Bousquet


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