Résumé : Fontaines le 12 août 1841 Ma chère et bonne sœur. Je regrette bien que l’éloignement où nous sommes ne nous permette pas de me joindre à la famille pour te souhaiter une bonne fête. Tu connais les sentiments de mon cœur, cette amitié qui nous unie et qui fait toujours le bonheur de ma vie, tu sais les vœux que je forme pour toi, ma bien chère sœur, je ne saurai les exprimer, mais Dieu les entendra et ton cœur te dira tout ce que le mien éprouve ; je me transporterai avec plaisir dans cette chambre où de si bons enfants, où de si aimables petits enfants t’offriront leurs bouquets. Je prie instamment de n’être pas oubliée dans cette réunion. Je ne dispute pas de sentiment, l’on m’en voudrait, mais je ferai valoir mon droit d’aînesse sur tous les autres (notre cher Benjamin même) excepté pour obtenir un souvenir particulier. N’est-ce pas bien juste. Ma petite Marie offrira pour sa bonne tante le bouquet y joindra une bonne caresse et moi je serai de cœur avec vous toute la journée. Je suis à Fontaines depuis six semaines. Le temps est loin d’être beau il fait froid et humide cependant je me porte bien. Nous y sommes toutes car mon fils est parti pour Paris. J’ai des nouvelles de son arrivée. Son voyage ne sera pas long ; Anaïs et Valentine vous disent un million de choses affectueuses. Nous parlons souvent de Marseille. Elles te prient ma chère sœur, de recevoir l’assurance de leur sincère attachement. |
C’est demain la distribution des prix. Nous n’y allons pas ; Adolphe n’aura rien quoiqu’il ait travaillé, et cela finit si tard qu’il n’est pas possible de revenir ici. Anaïs ira le chercher vendredi matin. Les tantes ne sont point encore à Fontaines et probablement nous n’y serons pas ensemble. Elles sont enchantées de leur voyage à Paris. Madame Rey sera ici sous 15 jours. Mr Imbert est aux eaux d’Uriage près de Grenoble. Nous avons un fameux oculiste prussien, il fait voir les aveugles par le moyen de lunettes et en les faisant lire 3 ou 4 heures par jour. De ce nombre est Mr Goline. S’il est guéri et qu’il aille à Marseille je te l’écrirai pour ton mari. Quant à moi le remède m’effraye mais Mr Goline était comme ton mari et réellement il va mieux, il faut voir si cela durera. Ce n’est pas par Mr Froidevan que j’ai ces détails. Lorsque je serai à la ville j’en saurai davantage. J’embrasse Constance, Louise, Charles et Adèle. Je pense souvent à vous tous grands et petits. Mes compliments Benjamin, et pour toi ma bonne sœur, l’assurance de mon sincère attachement. J’ai une si mauvaise plume que je ne peux plus écrire. Adresse : Cachets de la poste : |