26 Avril 1837 - Lettre d'Anaïs à Constance Salles 

Résumé :
Lyon 26 avril 1837. Lettre d'Anaïs à Constance.
Sa belle-mère Lise vient d'arriver chez eux; elle a mauvaise vue.
Valentine remercie Louise de sa lettre.


Lyon 26 au soir avril 1837

C’est moi chère Constance qui vous apprendrais l’heureuse arrivée de ma belle-mère près de nous. Sans fatigue extrême, avec un temps charmant et des compagnons de voyage tout a fait de choix. Celui qui était de la connaissance de Mr. Laugier, a poussé la complaisance jusqu’à échanger plus tard sa place du coupé avec celle d’intérieur qu’avait Mme Lise et alors elle a été parfaitement. Le prédicateur occupait à son banc plus d’espace qu’on ne pouvait lui en fournir, donc, s’il n’eut pas quitté à Avignon, c’est ma pauvre belle-mère qui y serait restée, car elle était écrasée par les genoux de ce brave cher homme, qui a gardé un silence absolu tout le temps, sauf une heure avant le terme de son voyage qu’on a un peu parlé sermon, et il a paru distingué sur ce sujet de conversation.

Nous avons eu bien du plaisir à retrouver cette chère Mme Lise…hélas ! Pour moi sa vue mérite de nouvelles larmes, et cependant j’aime à la sentir près de moi. Combien ma pauvre mère l’eût bien accueillie. Quel intérêt elle prenait d’avance à son retour. Je pense mes chères cousines, que vous ressentez un grand vide : c’est naturel. On ne perd pas une parente si bonne sans que son absence afflige le cœur.

Valentine remercie la bonne Louise de son aimable lettre. Moi, ma chère amie, je vous prie de présenter mes respects à vos excellents parents. Mes amitiés à tout ce qui est cousins et de prendre en particulier pour vous, l’assurance de mon sincère attachement.

Toute à vous pour la vie.

Anaïs


Adresse :
Mademoiselle Constance Salles
Rue du Baignoir n°35
Marseille

Cachets de la poste :
LYON 28 AVRIL 1837 et MARSEILLE 29 AVRIL 1837