Résumé : Bordeaux le 16 mars 1834 Monsieur et cher Parent, Je suis sans réponse à la lettre que j’ai eu le plaisir de vous écrire le 28 février dernier, dans laquelle j’accompagnais la note de tous les anciens livres de Marseille et de Philadelphie que Mr Louis Salles a expédié dans le temps, à son frère, à Marseille, ainsi que l’indique sa lettre du 11 novembre 1807. Je ne doute pas que vous ne les retrouviez et je me plais à croire que vous pourrez m’envoyer le seul compte qui nous manque de 942 piastres. Ce compte de Philadelphie est de 1797 et je remarque dans la lettre explicative que vous m’avez écrite que Mr. Louis Salles est rentré en France à la fin de 1802. Les relations d’affaires entre ce dernier et son frère Jean Baptiste Salles ont donc cessé en 1797 ? car je ne vois pas qu’il ait été envoyé des comptes postérieurs à cette époque. Il vous sera facile de répondre à cette observation. Mme Blondel nous a donné communication de la transaction, et nous avons eu la preuve qu’elle n’a pas été enregistrée. Je sais que son gendre, Mr. d'Arod, a eu une explication à ce sujet avec le receveur de l’enregistrement. J’ignore quel en a été le résultat. Notre affaire sera positivement appelée cette semaine, nos adversaires arguent de notre demande en incompétence du Tribunal, qu’il ne s’agit pas de l’exécution de la transaction. Quand on est de mauvaise fois et qu’on a à défendre une mauvaise cause, on ne peut guère qu’employer que des subterfuges de ce genre, mais j’ai tout lieu de compter que le Tribunal en fera raison et se déclarera incompétent, Mr. Saintmare l’espère également. Devant tout prévoir, dites moi si vous êtes d'avis que nous fassions appel, dans le cas, ce qui n’est pas présumable, où le Tribunal civil se déclarerait compétent. J’espère que je serai bientôt fixé à cet égard par votre réponse à ma dernière lettre que j’attends avec impatience et dans laquelle vous me direz probablement aussi si vous êtes d’avis que je consulte un autre avocat de Bordeaux pour être mieux fixé sur notre demande en incompétence. |
J’ai reçu une lettre de Mr. de Maupertuis en date du 13 janvier dernier, il me soumet le procès verbal d’estimation de nos maisons, dont ci-joint copie, avec prière d’en donner connaissance à mon co-intéressé et de lui faire savoir de notre intention et de procéder à la vente. D’après cette note d’estimation je remarque que depuis le voyage que j’ai fait à la Martinique, la valeur de nos maisons a considérablement diminué par suite de leur mauvais état. Néanmoins comme le mal ne peut qu’empirer avec le temps, et que je mets en fait qu’il y aurait folie de notre part à nous livrer à des réparations immenses, surtout dans l’état actuel des colonies, je suis fortement d’avis pour ce qui me concerne, de procéder à la vente et je vais écrire dans ce ton à Mr Maupertuis bien persuadé qu’il fera tous les efforts pour tirer le meilleur parti possible de ces propriétés. J’ai écris pour le même sujet à Mr Despressailles et au Baron (?). Dans l’espoir que j’aurai sous peu de jours une bonne nouvelle à vous annoncer, je vous réitère, Monsieur et cher cousin, l’assurance de mon sincère attachement. Louis Belloncle Adresse : Cachet de la poste : Bordeaux 16 Mars 1834 Inscription au dos de la lettre : |