Résumé : Fontaines le 27 février 1832 C’est à toi ma bonne Constance que je veux écrire pour faire part à tous de nos malheureuses affaires : tout est fini, non sans peine et sans des tourments que Dieu seul connaît, mais enfin mon fils est libre et mon mari aussi. Mon mari est parti hier pour Paris d’où il fera sa liquidation. Mon fils est donc libre mais sans argent, sans soutien. Pourra t’il trouver à travailler sans s’éloigner de la famille ? C’est ce que j’ignore encore, mais ce qui fait l’objet de mes inquiétudes et de mes ferventes prières. Nous avons reçu les lettres de la part de Mr Fine, nous sommes sensibles à cette attention. Je prie Charles de les en remercier. Ils sont donc bien contents que veille sur eux ma bonne Constance mais le mariage a tant de chances. Heureux ceux qui sont assez sages pour les éviter, cependant s’il y a des exceptions que ce soit pour eux et pour ton frère. Je ne sais rien de sa santé, mais j’ai tout lieu de croire qu’il va bien. Si tu voulais me parler de lui avec détail tu me ferais plaisir. Je vous aime tous si tendrement. |
Nous avons reçu les provisions bien conditionnées : l’huile est claire et bien bonne. Je pense que les cent livres sont poids de Marseille. Je n’ai pu encore finir avec Mr Emérignon, je viens de recevoir une lettre qui m’en donne l’espérance, avec un grand sacrifice je m’y détermine car il sort d’une grande maladie et s’il mourrait je n’aurai rien ; mais il veut son titre et comme d’après l’avis de ton père je ne dois pas le rendre, je viens de lui répondre qu’il est dans les mains de mon brave frère à Marseille et ne puis en disposer. S’il vous écrivait veuillez ne pas me contredire et m’en fait part de suite. Je compte ma bonne Constance sur ton amitié pour m’écrire sans perdre de temps. J’ai bien besoin de cette somme. Dis-le à ton père en lui faisant mille tendre compliments. J’embrasse aussi ma bonne sœur, Charles, Louise, Adèle et Pauline que l’on dit vraiment charmante et qui doit bien vous amuser puisqu’elle est douce et bonne. Nous avons eu temps superbe et si vous étiez ici je me croirai en provence. Adieu ma bonne Constance, aime toujours ta pauvre tante qui te chérit tendrement. Fais moi l’amitié d’apprendre à Mme Ont la fin de nos affaires. Adresse : Avez-vous bien peur du choléra ? |