2 Août 1830 - Lettre de Charles à son épouse Adèle Strafforello 

    

Résumé :
De Marseille, lettre de Charles à son épouse Adèle Straforello lui expliquant qu'il reste momentanément en ville auprès de son père en raison des troubles politiques (à Paris et à Marseille; Lyon est calme).
On organise une garde nationale à Marseille; 3 compagnies seront sur pied ce soir.


Lettre de Charles Salles à sa femme Adèle, le 2 août 1830

Mon intention était d’aller te joindre ce soir à la campagne selon la coutume mais les nouvelles désastreuses dont Madame Rolland vous ont fait part ont tellement affecté Papa que je suis obligé de demeurer auprès de lui.

Sois tranquille sur mon compte, l’ordre le plus parfait règne dans la ville. Tout le monde est dans la plus grande consternation et si toutefois l’ordre était troublé, je demeurerais prudemment chez moi, je ne sortirai demain que pour aller à la commune, le soir tu auras de mes nouvelles par ton père et selon l’état des choses, j’irai moi-même à la campagne. Il est fort inutile que tu viennes en ville.

Mieux vaut jouir de la tranquillité des champs que du triste spectacle d’une ville dans la plus grande consternation. Ton père doit être avide de nouvelles, tu peux lui dire que le courrier de Paris n’étant passé ni hier ni aujourd’hui, on est entièrement dépourvu de détails sur les troubles qui ont eu lieu à la capitale. Le courrier de Lyon est arrivé, on y est dit-on parfaitement tranquille.

Ce qu’il y a de positif c’est qu’on organise une garde nationale à Marseille. Trois compagnies seront dit-on sur pied dès ce soir. Ce sont celles qui ont pour capitaines Messieurs Puget, Devouté (Jules) et un troisième dont j’ignore le nom.

Mes amitiés à toute ta famille, ton Charles

Marseille, le 2 août 1830 à 7 heures du soir


Adresse :
Madame Salles (Adèle)
A la campagne à Sainte Marthe.