Résumé : Lyon, le 12 février 1827 Lettre de Lise Bousquet à sa nièce Constance C’est à toi que je veux écrire chère Constance pour te remercier de tes lettres et des détails que tu me donnes sur le jubilé. Le nôtre a eu du succès, les églises étaient pleines, tout s’est bien passé dans l’ordre et même au-delà de nos espérances, mais le petit et le très petit nombre en profitera. Les bals ont recommencé, cela attriste et fait resouvenir de cette terrible parole, beaucoup d’appelés et peu d’élus, soyons du nombre des derniers, chère Constance, allons à Dieu avec confiance et simplicité, quant à moi, je n’ai suivi que les exercices de ma paroisse, nous avions des missionnaires de Lyon. Je n’ai point entendu les fameux, ma santé, le mauvais temps et l’éloignement sont des obstacles insurmontables. D’ailleurs Dieu me fait la grâce de trouver dans les instructions les plus simples beaucoup de ferveur, je suis très contente de ce saint temps mais nos stations sont pénibles. Saint Jean, la Charité, l’Hôpital et Saint ?, 4 le même jour, et treize fois, tu vois si c’est pénible pour ma santé et ma paresse. Aussi, je suis encore loin du compte ; l’hiver est affreux, de la neige et du froid continuellement depuis le 13 décembre, je ne suis presque sortie que les dimanches ou en voiture pour l’absolu nécessaire, il me semble que ne pouvant m’occuper chez moi, je fais une bonne pénitence. Dieu est si bon qu’il reçoit même les sacrifices forcés. Loin de vous, je m’en occupe sans cesse, je vous vois tous, il me semble que le jubilé rend avec la paix du cœur le bonheur. Charles est pourtant le seul que je croyais parfaitement content. Vous allez le revoir à la fin du mois, dis-lui combien je lui suis attachée et que dans ses gaités, il n’oublie pas sa bonne tante. Louise a fait des progrès dans l’écriture. Je suis charmée de Mlle Hamaty en soit contente. Fera-t-elle la première communion à Pâques ? Chère enfant, que le Ciel répande sur elle ses grâces et ses bénédictions. La meilleure préparation est l’innocence et la soumission, le Bon Dieu fait le reste. Fais-lui mille compliments et caresses pour moi, je prierai tous les jours pour elle et l’embrasse de cœur. |
J’ai lu l’acte de partage et l’ai montré à mon notaire. Il le trouve bien mais je crois qu’il n’y comprend pas grand-chose. Je ne sais pas pourquoi je paye toute seule les frais. Demande-le à ton papa, sûrement il y a des raisons que je ne sais pas, et puis si ton père, comme je le pense, croit que je puis signer, Maître Rostand le fera pour moi. Point de nouvelle du baron, quand je pense que nous ne sommes pas plus avancés qu’il y a un an, je n’ai plus d’espérance … qu’en Dieu, n’est-ce pas la bonne ! J’ai envoyé à mon mari la copie de la lettre de ton père à mon fils relativement à nos propriétés de la Martinique, il la trouve si bien raisonnée qu’il en écrit à Thieubert, lorsque je saurai quelque chose je vous l’écrirai. Il ne me dit rien de plus. Madame Dey, caution d’Anaïs, dont vous devez vous rappeler, est toujours ici. Elle avait mis son enfant, de l’âge d’Adolphe, en nourrice à Fontaine, dans l’espérance que le bon air lui ferait du bien. Il est mort d’une fièvre il y a un mois. C’est un grand chagrin pour cette pauvre dame. Les nôtres vont bien grâce à Dieu. Valentine est vraiment aimable, le gros n’est rien que bien portant. Je pense que ton père a reçu la caisse chocolat, je lui en envoie le compte, le thon de cette année est extrêmement salé. C’est (...papier déchiré) 1ère fois, faites-en des reproches en temps et lieu. Je prie ma sœur de ne pas m’envoyer l’argent du chocolat. Je lui écrirai là-dessus. Je pense que l’envoi du compte fera une trop grosse lettre. Voici la note : 60 H à 3H.25 soit 195 Adieu ma chère Constance, je compte sur ton amitié pour m’écrire de temps en temps. Pense que c’est un jour de fête pour moi tu sais que les moindres détails m’intéressent. J’embrasse ma bonne sœur, ma première sera pour elle, amitiés à ton père, caresse à Louise et au bon Charles, Croyez que je penserai bien à vous les jours gras. C’est bien fâcheux que ton maître soit mort. Adresse : |