9 Janvier 1818 - Lettre d'Achille Bousquet à son grand père Charles Salles  

Résumé :
Lyon, le 9 janvier 1818
Lettre de vœux d’Achille Junior à son oncle Pierre Benjamin
Il invite sa tante Manette et ses trois enfants : Constance 18 ans, Pierre-Charles-Louis 14 ans, Louise, à faire auprès d’eux (les Bousquet) un séjour à la campagne près de Lyon.
Il est revenu des Etats-Unis et se félicite d’être en France.


Lyon, le 9 janvier 1818

Mon cher Oncle,

Je vous remercie bien sincèrement de la marque d’amitié que vous m’envoyez dans la lettre adressée à mon Papa. J’y suis on ne peut plus sensible mais je n’ai qu’à vous offrir en réciproque mes vœux pour votre bonheur à tous dans ce renouvellement d’année, au moins j’espère que vous ne doutez pas de leur sincérité.

Depuis mon retour des Etats-Unis, j’ai été vingt fois sur le point de vous écrire ainsi qu’à ma bonne tante mais je suis si occupé, si occupé qu’il m’a été impossible de le faire, je vous prie d’en recevoir mes excuses. Maman vous a sans doute dit combien nous avons de commissions à remplir. Mr Thibaud a fait plusieurs voyages qui nécessairement ont donné plus de besogne à mon Papa et à moi. Grâce à Dieu, nous n’avons pas à nous plaindre et les affaires vont assez bien, du moins pour nous. Je voudrais bien qu’elles puissent m’appeler à Marseille car je désire revoir cette charmante ville et passer quelques temps auprès de vous serait une des choses qui pourraient me faire le plus de plaisir.

Je n’ai pas oublié l’hiver de 1813 à 1814 et toutes les bontés que vous eûtes pour moi. Depuis, j’ai vu bien du pays et je me suis bien confirmé qu’on n’est jamais si bien qu’au sein de sa famille, aussi suis-je bien heureux, je vous assure, d’y être revenu.

Si vous pouvez venir passer quelques temps avec nous, ce serait absolument mettre le comble à notre bonheur. Nous parlons souvent d’un projet que vous devriez bien mettre à exécution. Ce serait de laisser venir ma bonne tante avec Constance, Charles-Louis et Louise passer l’été avec nous, je dis ma tante sans vous car j’imagine bien que vous ne pouvez pas quitter votre place. Nous pourrions louer une maison de campagne où mon papa et moi irions coucher tous les soirs. Il me semble qu’il n’y a rien de plus facile et que cela ferait du bien à ma tante et à mes cousins. Réfléchissez à ce projet et vous verrez qu’il peut fort bien s’arranger.

Veuillez assurer toute la famille du plaisir que nous éprouverions tous si vous veniez nous faire cette petite visite. En attendant, présentez mes respects à ma bonne tante en la priant de ne pas oublier son cher neveu. Faites de ma part mille compliments à la sage et bonne Constance, une bonne caresse à Charles-Louis qui doit avoir bien grandi depuis que je l’ai vu. Embrassez de ma part ma bonne petite cousine Louise. Apprenez-lui à répéter le nom d’Achille et recevez l’assurance de mon attachement sincère.

Je suis pour la vie votre neveu soumis et reconnaissant,

Achille