1798 (?) - Lettre de Lise à son père

Résumé
Bien que non signée cette lettre est probablement une lettre de Lise Bousquet à son père Charles Salles.
Son frère s'appelle Marius. Son fils, Achille, est né en 1796.


                                                              Lyon le (sans date)

Je suis arrivée en parfaite santé mon cher papa, mais extrêmement fatiguée d’une route de quatre jours où j’ai eu continuellement mon petit Achille sur mes genoux. Enfin il est arrivé bien portant et c’est bien l’essentiel. Comment pourrai-je vous exprimer le chagrin que j’éprouve d’être encore séparée de vous mon bon et cher papa, que le temps où nous étions ensemble s’est écoulé si vite et depuis que je vous ai quitté un siècle ne paraît pas plus long.

J’espère toujours vous revoir ce printemps sans ce doux espoir je serais bien à plaindre. Je ne saurai assez vous dire combien mon cœur est pénétré des bontés dont vous m’avez comblée ainsi que mon petit Achille. Mes sentiments pour vous sont plus aisés à sentir qu’à exprimer. Je me flatte que vous connaissiez mon cœur et que vous lui rendiez justice. Croyez qu’ils n’éteindront jamais les sentiments que mon séjour auprès de vous m’ont rendu si chers !

J’espère que vous aurez reçu la lettre que je vous écrivis de Genève. Je suis arrivée ici deux jours avant la vôtre. J’ai bien surpris tout le monde mais l’on ne peut pas me pardonner d’être revenue sans vous, moi qui en outre plus que personne je suis encore grondée. Vous m’avouez que c’est injuste ! Promettez-moi donc de bien tenir la parole que vous m’avez donnée de nous venir voir ce printemps pour consoler tous vos amis du chagrin que leur fait votre absence.

Nous jouissons d’une tranquillité parfaite, mon fils se rappelle tous les jours de son papa de Tat et surtout de Bébé. Il vous envoie bien des baisers, pauvre petit ! Il n’est pas comme moi, combien il est cruel d’être séparée de vous. Toute ma famille vous fait un million de compliments. J’embrasse Marius et je le prie de ne point oublier la promesse qu’il m’a faite de m’écrire quelques fois. Adieu mon cher papa, je vous aime et vous embrasse de toute mon âme.

Sans signature


Adresse :
A Monsieur Charles Finiauh (?)
Chez Messieurs Guyot et Cie
Berne