13 RUE SARENTE                                                       Lyon, le 13 Mai 1927
Père Journoud

                                               Madame,

Votre frère, ce cher Père Edouard Fine, nous donne des inquiétudes depuis quelques jours : il a été pris subitement d'une grande faiblesse qui ne semble pas avoir d'autre cause que son grand âge. Nous lui prodiguons tous les soins que nous pouvons, et nous espérons qu'il sortiré de cette crise, tant sa constitution robuste nous a jusqu'ici inspiré confiance.

C'est hier matin, jeudi, en disant sa messe, qu'il a été atteint de faiblesse : il a eu beaucoup de peine à arriver au bout. Il se plaint de défaillaces de mémoire et d'un peu de fatigue cérébrale ; il n'y a pourtant rien qui ressemble à de l'apopléxie. C'est plutôt du côté du cœur que viendrait la faiblesse.

Il ne souffre pas de douleurs aigües et il a, dans sa prostation physique, une vaillance morale admirable, due à sa haute vertu que nous vénérons tous.

Je n'ai pas voulu vous laisser ignorer cette fatigue de notre cher Frère, afin que vous vous associiez, Madame, à nos prières pour sa guérison.
Veuillez agréer, Madame, l'expression de mes sentiments respectueusement dévoués en N.S.

Signature Journoud