Lettre du Provincial Raynaud à Albert Fine (1807-1887)   

6 Juillet 1865 - Lettre du Révérend Père Raynaud, Provincial de la Compagnie de Jésus, pour préciser les conditions matérielles et financières de l'entrée d'Edouard au noviciat.

Romans le 6 Juillet 1865

                                              Monsieur,

Edouard m'a fait part de la grande permission que vous lui donnez. J'étais certain qu'elle arriverait mais il fallait bien que vous puissiez vous convaincre par vous-mêmes de la solidité de ses motifs. Je vous remercie pour lui, et au nom de Dieu lui-même, du sacrifice que vous vous imposez à vos sentiments naturels pour laisser le dessein de la Providence s'accomplir sur votre enfant.
Votre fils désire que je vous entretienne des .... auxquelles son projet peut s'exécuter. Mais, à vrai dire, il y a très peu de chose à marquer à ce sujet.
D'abord il est d'usage qu'on apporte le linge de corps dont on peut user pendant les deux années de noviciat. Il est moins utile de porter les vêtements extérieurs puisqu'on en change.

Lorsque les familles peuvent supporter une petite pension correspondante aux temps où l'on ne se rend pas utile (tels que 4 années de noviciat). Nous l'acceptons volontiers, mais nous n'en fixons pas le taux, nous laissons faire cela aux chefs de famille eux-mêmes.

Tous autre arrangements de biens donc prématurés pour les novices, en premier lieu parce que c'est réellement trop tôt, ensuite parce que nous ne substituons jamais, en ce point, notre volonté à elle des sujets que nous recevons.

Mais la Compagnie se fait un point de délicatesse de ne point peser, dans ces ciirconstances, sur la volonté.

Je souhaite, Monsieur, que tout cela soit conforme à vos idées. Celles que vous m'avez exprimées une fois

seulement leur application est à faire plus tard.

Je prends la liberté de joindre à cette lettre ma réponse à Edouard ; vous y verrez que j'appuie votre manière de voir par rapport à l'époque.
Madame Fine a tout-à-fait part à l'expression de mon respect.
J'ai l'honneur, Monsieur, avec une pleine considération
Votre humble serviteur

L. Raynaud

P.S. Mes regrets de n'avoir pu vous recevoir lors de mon passage à Marseille.