17 Septembre 1863 - Lettre de Albert Fine (1807-1887) au R.P. de Bouchaud
17 septembre 1863 - Lettre d'Albert au Révérend Père de Bouchaud, Supérieur du pensionnat de Notre Dame de Mongré de la Congrégation des Pères jésuites.
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Le 17 9bre 1863 Mon très Révérend Père J'ai reçu hier une lettre d'Edouard à la date du 15. Ce cher enfant venant de sortir de retraite m'écrit, ayant sa belle âme remplie des plus saintes pensées .... , avec mon consentement qu'il sollicite, à suivre la vocation religieuse à laquelle il se sent appelé pour entrer dans la Compagnie de Jésus . Sa lettre est enflamée, il ne peut rester plus longtemps dans le monde (celui du collège), il a déjà fait vœu, l'an passé, d'entrer dans la Compagnie, les nœuds qui l'attachent, dit-il, sont indissolubles ; il est engagé et rien ne pourra la retenir, pas même si la vocation venait à changer, il continue ainsi pendant toute sa lettre et finit en me demandant une.... que je ne lui ai jamais refusée, qui est même, je dois vous le dire, mon très Révérend Père, un vœu de mon cœur, celui d'avoir un saint prêtre parmi mes fils. Pendant les vacances, sa mère et moi lui en avons parlé et avons adhéré à ses projets, la grâce de Dieu aidant. Mais nous voulons et devons agir avec calme et maturité et ne pas nous laisser aller à l'entrainement d'un jeune homme de 16 ans qui veut engager sa vie entière, sans connaître ce que c'est que la vie. Je ne prétends pas le ..... dans le monde, pendant l'année qu'il restera avec nous à la sortie du collège , nous ne le fréquentons pas, mais je crois indispensable qu'il ne se détermine qu'après avoir goûté les douceurs de la vie de famille. Je ne crois pas devoir changer ma ligne de conduite, ne veux pas aussi m'exposer à un juste blâme des personnes qui m'entourent. J'espère que vous sentirez mes raisons, mon très Réverend Père, et que vous voudrez bien joindre vos prières aux notres pour que Dieu éclaire toujours ce cher enfant et le fasse ... dans sa vocation si sa sainte volonté est... |